Ecriture
Voilà un début de quelque chose; bonne lecture!
Elle entra
rapidement dans la boutique.
Ses chaussures
martelèrent le sol pendant quelques minutes, puis elle stoppa devant un rayon.
Son regard se porta sur un ouvrage poussiéreux.
«
Commentaires de la « Berceuse de Nîmes » par E. Parnetier » .
Une tranche bleu
de travail, des caractères communs. Rien de bien passionnant à première vue. La
jeune femme exulta intérieurement. Elle tendit la main vers le volume et s’en
empara avec délicatesse. Elle souffla sur la couverture poussiéreuse de
l’ouvrage. Avec un luxe incroyable de précautions, ses doigts fins
s’empressèrent de tourner les premières pages. C’était à peine si elle osait
lire les minuscules caractères noirs serrés sur les pages jaunies.
Elle se pressa
vers la caisse, tendit avec impatience quelques piécettes usées au vendeur,
serra contre elle le précieux livre en quittant la boutique.
***
Une pièce sombre
lui tenait lieu de « chez soi ».
Elle n’y était ni
bien, ni vraiment mal non plus. L’endroit aurait pu être plus accueillant, mais
elle avait préféré conserver l’austérité originelle des lieux. Cela lui
plaisait ainsi.
Pas de faux
lambris, pas de tapisserie. Ni couleurs vives ni tentures, ni d’ailleurs
d’accessoires bien inutiles comme des tapis, des tableaux, des bustes ou
d’immenses miroirs, comme on en trouvait chez certains. Chez elle, pas un
bibelot pour retenir la poussière, pas une peinture pour accrocher la lumière.
Elle vivait en
monochrome et se contentait de cette situation.
Chez elle, tout
se limitait à son usage: une étagère pour ses livres, un bureau pour maintenir à
sa hauteur un tas de feuilles en désordre permanent, un lit au matelas dur, une
cuisine et une salle de bain pour subvenir à ses besoins.
Et au beau milieu
de ce modeste appartement trônait, par terre, à moitié ouvert, son achat de la
matinée.